La Rencontre photographique du Kamouraska - 7e édition

Centre d'exposition Centre d'art de Kamouraska

Arts Arts

2015-06-19 au 2015-09-07

La Rencontre photographique du Kamouraska est un événement annuel produit par le Centre d’art de Kamouraska, situé dans ce village hautement patrimonial et considéré comme l’un des plus beaux au Québec. La programmation de l’événement propose des expositions en salles et une installation photographique in situ, un colloque, un projet de médiation culturelle, des conférences, des projections et des ateliers. L’événement, qui suscite la réflexion sur les enjeux actuels de la photographie, agit comme plate-forme de diffusion des recherches et créations récentes d’artistes professionnels, comme instigateur de rencontres et d’échanges entre professionnels du milieu et artistes à différents niveaux de carrière. La Rencontre photographique du Kamouraska, vecteur du développement culturel du Bas-Saint-Laurent et du rayonnement de la photographie au Québec, se distingue par sa direction artistique forte nourrissant le discours sur la photographie contemporaine, tout en permettant et encourageant l’ancrage des pratiques dans les territoires du Kamouraska. En complément de la programmation en salles, l’événement présente des activités stimulantes en lien avec la tenue de la Semaine de la photographie, ainsi qu’un colloque de deux jours lors du lancement. La Rencontre photographique du Kamouraska, après six années d’existence seulement, est un événement majeur de la scène photographique québécoise.

© Jacinthe Robillard pour la photographie

  

L’édition 2015 : « La part de l’autre »

Dans l'accomplissement de l’acte photographique, quelle est la part qui revient à celui qui fabrique les images, et quelle est celle qui appartient aux individus se trouvant de facto dans l'environnement plus ou moins immédiat de l’image? Manifeste lorsqu'il s'agit d'un portrait mais tout aussi valable pour de nombreuses démarches, l'interaction entre le photographe et son sujet commence souvent par une négociation : le photographe s’interrogera sur ce qu’il lui est possible de voir ou savoir, alors que le sujet se questionnera sur ce qu’il est prêt à donner. Dans la relation qu'il instaure avec le sujet de son image, l'artiste cherche essentiellement à accéder à une information, et se trouve en cela dans une situation de dépendance vis-à-vis son interlocuteur : il n'a ainsi d'autre choix que de consentir à ce que quelque chose lui échappe, de laisser une part à l'autre. Pour certains, rechercher la confiance du sujet et nouer avec lui une relation deviendront alors le centre de la démarche; pour d'autres, la stratégie consistera à adopter la position du médiateur et à laisser à l'autre le choix des conditions de sa représentation.

Pour l'édition 2015 de la Rencontre photographique du Kamouraska, nous partirons à la recherche de cette part de l'autre. Nous prendrons le parti de présenter des artistes qui perçoivent l'autre comme un partenaire, nous privilégierons les approches collaboratives, l'interaction, le partage. Nous rechercherons les implications réciproques : nous voulons  que nous soit révélée « la part de l'autre ».

 

Les expositions en salles et l’installation photographique in situ

Baptiste Grison, le commissaire, pratique la photographie sous des formes variées, comme artiste ou comme travailleur autonome, à titre d'enseignant ou de programmateur d'événements. Son travail personnel s'intéresse aux paysages habités et explore les relations complexes que les individus et les sociétés entretiennent avec leurs espaces de vie.

Temps morts (2014), par Ève Cadieux, est « une cueillette de témoignages humains et visuels ». Elle s'intéresse à des lieux désuets, appelés à se transformer ou à disparaître, et privilégie la rencontre humaine dans le but de recueillir des perceptions et des histoires. Il s'agira d'un corpus où l'humain est omniprésent dans la démarche, mais pas dans les images, puisqu'il s'agira de « paysages ».

L’émergence (2014-2015), par Jacinthe Robillard, explore la pratique du portrait, qu'elle aborde de manière originale : elle cible des groupes à priori homogènes, puis fait surgir l'unicité de chaque sujet. P.E.’s (2014) est un projet où nous devons nous contenter d’imaginer : des portraits invisibles, des paysages dépouillés, où la part de l’autre a priorité sur notre désir de voir.

ReVisiter (2014-2015), par Catherine Tremblay, vise à amasser une grande variété de portraits et d’histoires relatives au Kamouraska pour créer un souvenir collectif. Les participants racontent leur perception d’un lieu et se font photographié dans un espace aménagé à cet effet. Les différents paysages cités sont ensuite capturés et ajoutés à l’arrière-plan des portraits.

La Marche Assi (2012), par Annabelle Fouquet, porte un regard et un intérêt sur la place de la femme dans les sociétés autochtones, de la Scandinavie aux Amériques. L’artiste a pris part à une marche revendicatrice de 900 km de femmes innues qui se sont rendues à Montréal. Elle a accompagné le groupe, partagé leur quotidien et documenté l'événement dans un engagement sans compromis.

Les Saint-d’en-arrière (2014-2015), par Jérôme Guibord, présente une longue enquête de terrain dans les municipalités dévitalisées du Bas-Saint-Laurent et d'ailleurs au Québec. Patiemment, il aborde des inconnus, prend le temps de s'informer de leur existence, et saisi leur portrait avec un souci particulier du décor et une humanité déconcertante.

Fernande Forest propose une création in situ au quai de Kamouraska qui consiste en un étendard de la Rencontre photographique, puisqu'il s'agit d'un lieu emblématique et très fréquenté tout l'été. Usant d’une démarche faisant appel à la contribution de ses sujets, l’artiste a carte blanche pour intervenir dans le cadre de la thématique de la Rencontre.

 

Le colloque (20 et 21 juin 2015) et les conférenciers

Franck Michel, le directeur du colloque, œuvre depuis plus de vingt ans dans le milieu des arts visuels et plus particulièrement en photographie. En outre, il a été associé au Mois de la photo à Montréal, à titre de commissaire d’expositions en plus d’avoir travaillé comme rédacteur en chef de la revue CV Photo et directeur de la galerie VOX.

Marcel Blouin cumule près de trente années d’expérience dans le milieu des arts visuels au Québec. Il a entre autres été cofondateur du Mois de la Photo à Montréal – événement dont il a assumé la codirection, puis la direction –, ainsi que codirecteur de la revue Ciel Variable/CV Photo. Il agit, depuis 2010, à titre de conseiller pour le Musée des beaux-arts de Montréal. Il s’intéressera à l’impact des images manipulées dans les pratiques post-documentaires.

Mona Hakim est commissaire indépendante, critique, historienne d’art et enseignante. Ses recherches portent sur l’art contemporain avec un intérêt soutenu pour la photographie. Ses écrits paraissent dans les catalogues d’exposition, monographies et magazines spécialisés. À titre de commissaire, elle a organisé plusieurs expositions photo. Dans le cadre du colloque, elle tracera des liens entre la tradition de la photographie documentaire au Québec et les pratiques émergentes qui la renouvellent ou la transgressent. 

Emmanuelle Hascoët vit à Paris. Elle a rejoint, en 2005, l’agence Magnum Photos en tant que coordinatrice des expositions et responsable de la collection, après avoir mené un important travail de recherche sur l’histoire des réalisations audiovisuelles et photographiques en Amérique centrale. Depuis 2010, elle est responsable d’expositions et commissaire. Elle apportera un regard un regard extérieur au Québec en montrant l’évolution de la pratique documentaire au sein de l’agence Magnum, tout en portant une attention particulière aux jeunes pratiques post-documentaires.

Emmanuelle Léonard est une artiste-photographe qui compte de nombreuses expositions, notamment au Musée d’art contemporain de Montréal, à l’espace Glassbox à Paris, au Mois de la photo à Montréal et à EXPRESSION à Saint-Hyacinthe. Elle a effectué plusieurs résidences d’artistes et elle est récipiendaire, en 2005, du prix Pierre-Ayot. Elle présentera sa vision de la photographie documentaire et son influence dans sa pratique.

Steve Leroux, après ses études à Matane et à Montréal, s’est rapidement impliqué dans le milieu des centres d’artistes de la métropole. Son travail a été diffusé dans le cadre d’expositions collectives au Québec et à l’étranger; ses œuvres ont été présentées en solo dans plusieurs lieux de diffusion québécois. Il a notamment remporté le Prix de la création artistique en région du Conseil des arts et des lettres du Québec. Il abordera son appropriation de la photographie documentaire; tantôt la respectant, tantôt la transgressant, en créant des narrations où se fondent réel et fiction.

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